Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
220. Memorandum Longuevilles, d’Avaux’ und Serviens für Mazarin Münster 1646 April 14
[ 182 ] / 220 /–
Münster 1646 April 14
Ausfertigung: AE , CP All. 60 fol. 111–115 = Druckvorlage. Kopie: AE , CP All. 76 fol.
128–128’.
Bewahrheitung der Ankündigungen Maximilians von Bayern an Bagni s. nr. 226. Sundgau kon-
zediert , Breisach noch strittig. Konsequenzen für Spanien. Günstige Wirkung verstärkter Feld-
zugsrüstungen . Zurückhaltung in den englischen Angelegenheiten. Allgemeine Verwunderung
über die päpstliche Bulle. Beilagen 2 und 3 zu nr. 182 verlorengegangen. Zurückhaltung der
Gesandten in der Heiratsfrage von den Mediatoren bezeugt.
Nous n’avons pas sytost receu le mémoire de Son Eminence et la copie qu’il
luy a pleu nous envoyer de |:la lettre du duc de Bavière à monsieur le nonce
Bagni que nous en avons veu l’effect:| ainsy qu’il est porté par le mémoire
cy-joinct
[ Nr. 226 ] ; die Sendung des nachträglich ergänzten (s. [ nr. 218 ] PS) Memorandums erfolgte erst
am 19. April mit Montigny.
qu’on nous a monstré des |:lettres dudict sieur nonce par lesquelles il mande
à monsieur de Bavière que la France sera contente avec l’investiture de l’ Al-
sace , les Impériaux en veulent exclurre le Suntgau, le Brisgau, les villes fores-
tières , et mesmes la place de Brisak:|. Desjà nous avons |:gaigné pour ce qui
est du Suntgau, mais:| le comte de Trautmansdorff |:persiste encore sur Bri-
sak :|. Ç’a esté un bon effect de la prévoyance de Son Eminence que |:la lettre
de monsieur de Bavière se soit trouvée en chiffre, puisqu’elle a esté prise sur
les chemins et ouverte avec les autres:|.
Son Eminence a très grande raison de dire que sy les |:Impériaux se dispo-
soient à nous donner l’Alsace:| comme nous l’entendons, |:y comprenans
Brisak et le Suntgau, et de contenter en mesme temps la Suède:| comme ils
feront sans doute, |:que l’Espagne seroit bien forcée de venir à des conditions
raisonnables:|. Nous avons quelque opinion que sans |:les grandz effortz que
les Espagnolz font icy, desjà Trautmansdorf nous auroit dict le bon mot:|.
Nous ne pouvons assez louer la résolution que Son Eminence prend d’ aug-
menter plutost que de diminuer les préparatifs de la campagne. Nous
connoissons |:visiblement icy que c’est ce qui produict le meilleur effect tant
envers le duc de Bavière que les Impériaux et Espagnolz:|, et le raisonnement
que Son Eminence faict sur la négotiation est sy solide et sy certain que quand
elle seroit icy tous les jours à traicter avec |:les Impériaux et Bavarois:| elle ne
connoistroit pas mieux leurs intérestz et leurs mouvemens qu’elles les descrit
dans son mémoire. Le départ de la cour de monsieur de Turenne et le bruict
de son arrivée vers le Rhein faict desjà icy un autre bon effect. Nous ne disons
rien des nouvelles levées puisque |:le sieur de Tracy en prend grand soing:| et
ne manque pas sans doute d’en rendre compte. Nous ne laissons pas aux oc-
casions de nous entremettre où il est besoing comme nous fismes l’autre jour
escrivant aux gouverneurs des |:places sur le Rhin pour y faire recevoir les
premières troupes:|. Nous dirons seulement en passant à Son Eminence
qu’au nom de Dieu il luy plaise |:donner ordre que le fondz nécessaire à la
subsistance desdictes troupes soit envoyé à temps:|.
Nous avons |:un extrême desplaisir du mauvais estat où sont réduictes les
affaires du roy d’Angleterre, cognoissans bien le préjudice que la France en
peut recevoir. Mais il sembleroit périlleux de luy donner de foibles assistances
qui ne serviroient plus qu’à irriter le party victorieux avec lequel il ne seroit
peut-estre pas inutile d’essayer de n’estre point mal jusques à ce que la paix
soit faicte. La seule espérance qui reste seroit de voir quelque division entre
les deux chambres du parlement pour partager l’authorité quand ilz l’auront
arrachée des mains du roy, ou bien entre l’Angleterre et l’Escosse, laquelle
arrivera bien plustost quand les estrangers ne s’en mesleront point. Ce n’est
pas qu’après la paix il ne soit très à propos:| comme il a esté remarqué dans le
mémoire |:d’ayder à soustenir ses affaires ou à les restablir s’il en est be-
soing :|.
La bulle du pape contre les cardinaux qui partent de Rome sans congé a esté
trouvée estrange par tous ceux qui en ont jugé sans passion. On s’estonne
qu’en ce temps-cy il s’applique à exercer une persécution contre une maison
particulière au lieu de travailler à mettre la paix dans toutte la chrestienté, et à
se délivrer luy-mesme de l’invasion du Turc. Il n’est pas malaisé à connoistre
que |:il est poussé à ce qu’il faict par les Espagnolz:|.
Nous n’avons pas receu |:la copie de la lettre du marquis Mattei à monsieur le
nonce:| dont il est faict mention par le mémoire, elle sera demeurée en che-
min parmy les dépesches ouvertes, dont on nous a envoyé une partie. Les
nouvelles d’Italie ne s’y sont pas trouvées aussy; ce qui nous faict croire avec
plusieurs autres circonstances que |:ce n’a pas esté un desseing formé de voir
le secret de ce qu’on nous escrit:|.
Quant à l’advis contenu au bas du mémoire, nous avons eu grande joie de ce
qu’il y a plus de trois sepmaines que sur les bruicts de Holande et sur la
plainte que nous en avons faicte aux médiateurs ils ont |:recognu que nous ne
leur avions fait aucune ouverture du mariage ny rien traicté avec eux sur cette
matière, jusques-là mesme que Contarini s’est souvenu de nous avoir quel-
quesfois reproché que nous recevions avec froideur les discours qu’il en avoit
entrejettez en quelques occasions dans des entretiens particuliers:|. Ils nous
ont déclaré que touttes fois et quantes qu’il en seroit besoing |:la vérité les
obligeoit d’en rendre tesmoignage, ce qui nous donnera moyen de leur en
faire une plaincte bien fondée et de leur faire voir comme les Espagnolz ne
font point de difficulté de se servir de leur nom pour nous nuire:|.